Hier, une étude a dévoilée que plus d’un tiers des traitements pour lutter contre le paludisme testés au cours de la dernière décennie en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne étaient soit des faux ou d’une qualité médiocre, compromettant sérieusement les efforts pour lutter contre la maladie qui se fait aussi appelée malaria.
Actuellement, près d’un million de personnes sont atteintes, principalement des enfants en Afrique qui meurent chaque année du paludisme. De faux remèdes et ceux contenant une mauvaise composition chimique pourraient bouleverser une décennie de progrès dans la lutte contre la maladie qui est transmise par des moustiques.
Les efforts internationaux pour lutter contre la contrefaçon de médicaments, qui serait un problème majoritairement chinois, sont urgents.
Les médicaments contrefaits pour la lutte contre le paludisme, sans propriété curative peuvent entraîner des décès tandis que les patients accablés comptent sur eux, et ceux contenant des ingrédients actifs en trop faible quantité sont également problématiques, car ils favorisent la résistance qui peut éventuellement déjouer les médicaments et les rendre inutiles.
La sonnette d’alarme a retenti ces dernières années avec des signes d’une résistance croissante dans l’ouest du Cambodge à la frontière de la Thaïlande, ou l’on utilisait des médicaments à base d’artémisinine, le seul médicament efficace, maintenant largement utilisé pour guérir la maladie.
Des études démontrent que les médicaments prennent plus de temps à faire effet dans ce milieu, et les experts craignent l’apparition d’une résistance qui pourrait éventuellement s’étendre à l’Afrique. Cela s’est déjà produit avec d’autres traitements contre le paludisme qui sont maintenant d’aucunes utilité contre la maladie découverte en 1880 en Algérie.
[pullquote_right]Certains groupes de population ont un risque beaucoup plus grand de contracter le paludisme (malaria), d’en souffrir, voire d’en mourir. Il s’agit des femmes enceintes, des patients atteints du VIH/sida, des voyageurs non immuns et des enfants de moins de cinq ans vivant dans des zones où la transmission est élevée.[/pullquote_right]Et maintenant, l’urgence. Si les médicaments à base d’artémisinine cessent de fonctionner, il n’y a pas de remplacement viable et beaucoup de gens mourront. Actuellement, le paludisme tue environ 2.000 enfants chaque jour en Afrique. Et quelque 3,3 milliards de personnes dans le monde sont à risque d’être infecté par cette maladie infectieuse.
Gaurvika Nayyar du Fogarty International Center, faisant partie des Instituts nationaux de la santé (National Institutes of Health, des institutions gouvernementales des États-Unis fondé en 1930), l’auteur principal de l’étude émet ses préoccupations « Nous sentons l’urgence de la situation compte tenu de l’impact de cette médecine ».
L’étude indique que plus de laboratoires sont nécessaires dans le monde pour tester les médicaments contrefaits. Seulement 3 des 47 pays grandement affectés par la malaria en Afrique sont équipés pour le faire. M. Nayyar propose également que les faussaires soient traduits en justice, et prône également la création d’une législation universelle pour sévir contre ceux qui sont impliqués dans le commerce transfrontalier.
« Les incitations économiques pour les criminels qui falsifient des médicaments surpassent les risques liés à leur production et leur vente », écrivent les auteurs de l’étude dans un article publié dans le Lancet Infectious Diseases. Fondé en 1823, cette revue scientifique médicale britannique est la plus ancienne et respectée de la littérature médicale.
Et ils en ajoutent : « La production et la distribution de médicaments antipaludiques contrefaits devrait être punie comme des crimes contre l’humanité ».
La revue analyse 27 études publiées et non publiées datant de 1999 qui se penchent sur la mauvaise qualité et la contrefaçon des médicaments contre le paludisme.
En Afrique, 35 % des 2297 échantillons prélevés dans 21 pays étaient incorrectement dosés; 36 % ont échoué au test de l’emballage, et 20 % de 389 médicaments étaient carrément des faux.
Des études antérieures indiquent que certaines contrefaçons ont été fabriquées en Chine. D’autres recherches sont absolument nécessaires pour comprendre l’ampleur et la complexité du problème.
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