L’ancien Secrétaire général Kofi Annan quitte ses fonctions d’émissaire de l’ONU en Syrie, à cause du manque de volonté d’agir concrètement de l’Organisation des Nations Unies tandis que la rébellion armée contre la présidence de Bachar al-Assad devient de plus en plus sanglante. Bachar al-Assad, né un 11 septembre 1965, continue de gouverner impitoyablement, faisant fi des contre-indications de la communauté internationale.
Alors que le printemps arabe s’étendait à tout le monde arabe, le régime de Damas prenait des mesures de prévention, maniant la carotte et le bâton en alliant répression et tentatives d’apaisement. Plusieurs appels à manifester sont lancés à partir du 4 février 2011, mais les moukhabarat (les services de renseignements des pays arabes) répriment sévèrement toute tentative d’opposition.
Le 10 mars 2012, tandis que Kofi Annan rencontrait Bachar al-Assad pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu, les forces gouvernementales syriennes assiègent et bombardent la ville d’Idleb, l’un des bastions de la rébellion. Durant cette seule journée, plus de 62 personnes ont été tuées en Syrie. De son côté, le Qatar a jugé qu’un cessez-le-feu était insuffisant et a dénoncé un génocide organisé par le régime de Bachar al-Assad. « Il y a un génocide systématique de la part du gouvernement syrien pendant que nous parlons en ce moment de cessez-le-feu », a déclaré le ministre qatari des affaires étrangères cheikh Hamad ben Jassem al Thani lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe avec le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Le pouvoir syrien a parallèlement entrepris le rappel de ses ambassadeurs des 27 pays de l’Union européenne anticipant leurs expulsions en représailles à la répression brutale de l’armée syrienne. Le 12 mars 2012, Kofi Annan, a quitté la Syrie sans aboutir sur une solution à la crise ou obtenir de concessions d’Assad.
Depuis, en guerre interrompue, le 12 avril 2012, un cessez-le-feu est conclu entre les forces du régime et l’opposition armée par l’intermède des négociations menées par Kofi Annan, délégué de l’ONU. Il est violé le jour même par l’armée syrienne, voire par ses opposants, et ne sera jamais respecté.
Tandis que les combats faisaient rage, jeudi à Alep, la principale ville du nord-ouest de la Syrie, entre les rebelles et les forces gouvernementales qui utilisent désormais des avions de guerre et de l’artillerie lourde, le secrétaire général Ban Ki-moon, a annoncé à New York que M. Annan se rendrait dans la zone de haute tension vers la fin du mois d’aout.
« Kofi Annan mérite notre profonde admiration pour la façon désintéressée dans laquelle il a exercé ses formidables compétences et son prestige dans ce complexe et cette ingrate mission », a déclaré M. Ban Ki-moon.
La mission de Kofi Annan, centrée sur un cessez-le-feu n’a jamais su prendre racine. Elle a même eu des résultats feutrés alors que les combats se sont intensifiés à Damas, Alep et ailleurs.
M. Annan a attribué son non-renouvellement de son mandat, qui expirera le 31 aout 2012 aux « les accusations et les injures » subies au Conseil sécurité de l’ONU pour sa décision et a laissé entendre que son successeur pourrait avoir plus de chance que lui. « Le monde est plein de fous comme moi. Donc, ne soyez pas surpris si le Secrétaire général Ban Ki-moon trouve quelqu’un qui peut achever un meilleur travail que moi », a déclaré le sage Ghanéen.
La Syrie a exprimé ses regrets du départ de M. Annan. La Russie, un allié clé de Damas, a également déclaré qu’il regrettait cette décision, tandis que la Grande-Bretagne, qui veut voir le départ de M. Assad, a déclaré que ceci démontre clairement que le processus de médiation ne fonctionne pas.
La Maison Blanche a déclaré pour sa part que la conclusion de M. Annan de quitter met en évidence l’échec de M. Assad à répondre aux promesses de respecter un quelconque projet d’un cessez-le-feu et a ajouté qu’il continue à croire que le numéro de la Syrie doit être remplacé.
Les combats dans les deux plus grandes villes syriennes mettent en évidence 17 mois de guerre civile à l’échelle du pays qui a pris son impulsion lors des manifestations pacifiques qui ont marqué le début de l’insurrection anti-Assad.
Les puissances mondiales ont regardé avec une inquiétude croissante les efforts diplomatiques quasi vains,qui ont emporté la nation syrienne dans des violences qui ont déjà fait près de 18.000 victimes.
Hier seulement, environ 60 personnes ont été tuées en Syrie, 43 étaient des civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, un organisme qui est apparu dans les médias lors de la révolte syrienne de 2011-2012. Il aurait été fondé en 2007 et demeure la source quasi unique de l’information sur le terrain.
Les insurgés légèrement armés sont aux prises avec une armée bien équipée qui sur papier est nettement supérieure. Mais les rebelles ont réussi à capturer quelques chars d’assaut et des armes lourdes et leurs rangs se sont accrus grâce aux transfuges de l’armée. Les rebelles ont dit qu’ils avaient utilisé des explosifs improvisés lors d’une attaque à l’Aéroport international d’Alep situé à 10 km du centre ville d’Alep.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (soit en anglais FAO pour Food and Agriculture Organization of the United Nations) a déclaré qu’environ trois millions de Syriens seront susceptibles d’avoir besoin d’une aide alimentaire au cours des 12 prochains mois parce que le conflit a empêché les agriculteurs de cueillir de leurs récoltes.
La Syrie quant à elle a accusé la Turquie de soutien au terrorisme en ouvrant ses aéroports et frontières à Al-Qaïda pour mener des attaques à l’intérieur de la Syrie. Anciennement allié de la Syrie, le premier ministre turc Tayyip Erdogan demandé la démission de M. Assad et a mis en place des camps de réfugiés pour des milliers de Syriens déplacés.
Damas de rétorquer dans un communiqué : « Le gouvernement turc a mis en place sur son sol, des comités militaires israéliens, où les agences de renseignement américain, du Qatar et d’Arabie dirigent des actes terroristes dans leur guerre au peuple syrien ».
Damas a également accusé la France et les États-Unis d’envoyer aux rebelles du matériel de communication. Des sources américaines ont déclaré le président Barack Obama a signé une autorisation secrète avec la CIA pour renverser Bachar el-Assad.
Jeudi, à New York, l’Assemblée générale de l’ONU doit se prononcer sur une résolution rédigée par l’Arabie saoudite, qui soutient les rebelles. La Russie, qui elle, a toujours soutenu la Syrie face l’Organisation des Nations Unies, a déclaré qu’il ne soutiendrait pas la résolution parce qu’elle injuste et encouragerait les rebelles à continuer à se battre.
Dans une conférence de presse à Genève Kofi Annan affirme n’avoir jamais reçu le support que la cause méritait. « Vous devez comprendre : en tant que délégué, je ne peux pas vouloir la paix plus que les protagonistes, plus que le Conseil de sécurité ou que la communauté internationale. »
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