À la grande surprise de tous, et surtout conformément à la Constitution du second plus vaste pays d’Afrique, Joseph Kabila Kabange ne se représentera pas aux élections présidentielles de la République démocratique du Congo (RDC) prévues en décembre 2018.
La coalition au pouvoir de Joseph Kabila, héritier du Pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila, a nommé Emmanuel Ramazani Shadary , un « catholique pratiquant » comme a tenu a précisé le porte-parole du gouvernement, comme candidat à la présidence malgré que ce député national congolais soit sur la liste noire des institutions européennes dont il ne peut pénétrer sur le territoire depuis mai 2017. L’ancien ministre de l’Intérieur compte parmi les partisans les plus fidèles de Kabila mais, en tant que politicien, il n’est pas très populaire parmi les quelque 80 millions d’habitants de la RD Congo.
Plusieurs candidats de l’opposition se sont inscrits au scrutin, dont l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, fondateur du Mouvement de Libération du Congo (MLC), un groupe politico-militaire. Jean-Pierre Bemba a été incarcéré par la cour pénale internationale pendant près de dix ans pour crimes de guerre (assassinats, viols et pillages) et crimes contre l’humanité (assassinats et viols) avant d’être acquitté en 2018.
Un autre candidat est l’économiste, Vital Kamerhe. Ambitieux aveugle selon Wikileaks, il est chef du parti d’opposition Union pour la nation congolaise et ancien président de l’Assemblée nationale, arrivée troisième aux élections de 2011.
Félix Tshisekedi, le chef du plus grand parti d’opposition, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le fils de feu Étienne Tshisekedi qui a occupé le même poste avant lui a également déposé sa candidature.
Le retrait de M. Kabila met fin à des années de spéculations sur la question de savoir si le « Raïs », comme le surnomme ses partisans, qui possède quantité d’entreprises congolaises qui lui rapportent des centaines de millions de dollars, défierait les limites de son terme de deux mandats au pays du coltan.
Le gouvernement a conservé le suspense jusqu’au dernier moment pour annoncer la décision de Joseph Kabila de ne pas se représenter. La date limite pour l’inscription des candidats à la commission électorale était ce mercredi 8 août 2018 en après-midi.
L’Église catholique, qui occupe un espace important en RDC depuis la colonisation belge, a immédiatement qualifié la décision de M. Kabila de « grand pas ».
« Les partenaires régionaux et internationaux du Congo doivent continuer à exercer une forte pression pour que le pays connaisse une transition véritablement démocratique et pour empêcher toute nouvelle répression », a déclaré Ida Sawyer, directrice adjointe, division Afrique de Human Rights Watch qui de 2008 à 2016, fut basée en RD Congo, d’abord à Goma puis dans la capitale, Kinshasa. « Nous sommes encore très loin d’un processus électoral crédible, et beaucoup de choses peuvent arriver en décembre, y compris des délais supplémentaires. »
Quiconque remportera le vote du 23 décembre 2018 s’empare d’un vaste pays avec des milliards de dollars de richesses minérales, disputés par des dizaines de groupes armés qui se battent pour en obtenir une partie. Des millions de Congolais ont été déplacés par divers conflits internes.
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