L’art enrichit nos vies, c’est bien connu. Durant trois semaines, du 8 au 27 avril 2019, le M.A.I. (Montréal, Arts Interculturels) tentera d’embellir la vôtre avec son exposition Black.Art.Empowerment.
Depuis le printemps 1999, le M.A.I. est un allié culturel pour les artistes qui cherchent un accompagnement dans leur démarche artistique tout en offrant aux Montréalais une vitrine sur un art qui bat au rythme des diverses cultures qui composent la métropole québécoise.
La série Black.Art.Empowerment a été segmenté en deux volets : performances & conférences. Michael Toppings , directeur général et artistique du M.A.I. s’est occupé des performances et Rhodnie Désir est commissaire du volet conférence. Rhodnie, qui porte également le chapeau de présidente du conseil d’administration du M.A.I précise la pulsion de l’événement artistique qu’elle a elle-même conceptualisé : « C’est de faire sans demander permission, de poser là ou l’on est, le propos des communautés noires à Montréal, de prendre l’espace pour nous, pour s’élever et pour dire par l’art et le pouvoir de l’art. »
Les conférences exploreront quatre thèmes : I see, I speak, I do, I am movement. L’anglais est utilisé ici par préférence de la chorégraphe « J’ai choisi que les titres soient en anglais parce que c’est ce qui allait droit au but. C’est comme si dire ‘je parle’, pour moi cela ne donne rien de fort. I speak ca s’ancre. L’anglais est une langue d’action, une langue de guerre. »
Le panel I speak où participait le documentariste Wiel Prosper avait lieu le lundi 8 avril 2019, quelques minutes avant notre entretien avec Rhodnie. L’exercice a dévoilé devant une vingtaine de participants, des leaders Noirs inspirants qui ont marqué le temps (Thomas Sankara, Sheik Anta Diop) mais aussi, a réussi à mettre en lumière le leadership que nous possédons tous en nous. « Le but était de prendre des discours de leaders importants Noirs qui nous inspirent, de s’en inspirer pour réfléchir aujourd’hui à ce qu’on a envie d’écrire maintenant. » clarifie Rhodnie Désir.
Malik Nashad Sharpe, danseur chorégraphe, a déjà créé pour le English National Opera. Le jeune artiste noir affilié au monde queer sera la tête d’affiche les 17 et 18 avril 2019. Né à New York de parents natifs de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le chorégraphe de 26 ans habite maintenant la ville de Londres où il a étudié la danse. « Quand j’ai étudié la danse au Royaume-Uni, dans le but de m’intégrer dans l’université, je devais mettre de côté mon histoire, ils n’étaient pas intéressés à mon style. Ils m’imposaient du ballet ou de la danse contemporaine, ces genres de techniques qui ne sont pas créés par des corps comme le mien. De plus, aucun de mes professeurs ne me ressemblait. On m’a même suggéré d’abandonner les choses que j’avais acquises. »
Aujourd’hui la plus grande fierté du jeune chorégraphe connu aussi sous le pseudo : Marikiscrycrycry, est de continuer a faire des routines qui exposent le « blackness ». « Je tente de faire des chorégraphies qui humanisent le Noir le plus que possible, de toutes les manières possibles. »
La performance que Malik Nashad Sharpe offrira au M.A.I. s’intitule $elfie$. Cette pièce a été complétée il y a maintenant trois ans.« L’œuvre démontre un esthétisme du blackness et du queerness. J’ai créé cette pièce en 2016 alors que beaucoup de choses sont arrivées cette année-là dans le pays où j’ai grandi et le pays où j’habite maintenant. Donald Trump a été élu, le Brexit est arrivé. Je me suis demandé “comment vais-je traiter cela comme une personne qui est affectée par ces circonstances, puisque le racisme est plus manifeste qu’auparavant et l’hostilité se répand. Honnêtement, cela a un impact dans la façon dont j’évolue dans le monde /…/ Alors cette routine, “poursuit le chorégraphe” est une tentative de faire quelque chose qui est anti ceci, contre cela, en investiguant ma propre humanité ma une culture noire qui m’est si familière.”
Marikiscrycrycry termine avec ce souhait: “Une chose que je désire est que les Noirs qui ne sont pas habituellement en contact avec des performances, des musées, ce genre de choses, qu’ils viennent nous regarder et ils verront s’ils peuvent se retrouver dans notre oeuvre.”
Une ribambelle d’acteurs, d’activistes, d’artistes seront aussi présents pour l’événement qui s’échelonne sur trois semaines. La bédéiste D. Mathieu Cassendo, Kapwani Kiwanga, Dorothy Alexandre, Pierre-Michel «Afternoon» pour ne nommer que ceux-ci. “Attendez-vous à entrer dans un univers que vous ne connaissez même pas!” prévient Rhodnie Désir.
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