Dan Philip, une figure emblématique du mouvement de droits civiques et de justice sociale au Québec, s’éteint lundi le 1er avril 2024. Militant passionné, les contributions des Dan Philip ont façonnés, surtout inspirer des gens dans la lutte pour l’Égalité des droits, des chances pour des générations d’Afro-québécois malmenés par un système déséquilibré.
Né il y a 88 printemps dans la Caraïbes, à Sainte-Lucie, le seul État au monde à porter le nom d’une femme d’ailleurs, Dan Philip arrive au Canada, au Québec plus précisément apres un passage aux Etats-Unis. Le futur leader et fondateur de la Ligue des Noirs du Québec (Black Coalition of Québec) se fond tant bien que mal à ce nouvel environnement.
Entrevue menée par Odile Rampy, tournée en 2019 dans les bureaux de la Ligue des Noirs du Québec
L’étincelle au feu de Dan Philip sera les pénibles événements de l’Université Concordia, qui avait pour nom l’Université Sir George Williams. Pour résumer cette Histoire occultée de la conscience collective, disons que des étudiants primés (médecine, droits, philosophie) se sont vu, diminués, ostracisés, recalés par le système injuste qui impose visiblement son élite. Des événements qui ont été reconstitués dans une pièce de théâtre qui a pour titre Blackout.
Avant de dévouer sa vie à la cause d’une justice équitable pour les Afro-descendants, en fondant la Ligue des Noirs du Québec en 1969, Dan Philip, fut un fervent syndicaliste. Mais les inégalités auxquelles les Afro-québécois font face, le hante. Les matraques et « bavures » policières se multiplient à Montréal. C’est dans ce contexte urgent, épidermique que la Black Coalition of Quebec voit le jour. « Coalition » pour unir les Noirs qui sont aussi divisés, comme les autres Québécois, par la langue à Montréal, les Francos d’un coté et les Anglos de l’autre.
Investit Président de la Ligue des Noirs du Québec, Dan Philip a moult fois interpellé les médias dans des cas de rage policière et d’interpellations abusives. En 2005, M. Philip saisit même les tribunaux pour diffamation contre les Noirs.
Au cours des 50 ans à la barre de la Ligue des Noirs du Québec /The Black Coalition of Québec, Dan Philip s’est distingué par son leadership inébranlable et sa détermination à combattre l’injustice sous toutes ses formes.
Chose inévitable, M. Philip n’a pas toujours fait l’unanimité dans la diversité des opinions de la communauté noire elle-même. Certains le reprochaient une « apparente lassitude » devant les puissants et une « amitié » incompatible avec l’entourage du Parti Québécois, un parti politique aux tendances anti-migrations récurrentes. En 2016, ces critiques culmine par une phrase émise par Normand Brathwaite, un Noir qui a réussi dira-t-on, en pleine télévision, en pleine heure de grande écoute : « La Ligue des Noirs se résume à 4 N… (le mot en Haine) avec un fax ». Dans cet élan de fracture, une « jeune » Ligue des Noirs à aussi vu le jour à Montréal.
L’impact de Dan Philip dépasse largement les nombreuses campagnes antiracistes qu’il a dirigées. Son héritage réside dans l’inspiration qu’il a offert à d’autres pour poursuivre la lutte pour une société plus juste et équitable. Son combat indéfectible pour le progrès social guide de nouvelles générations de militants. Alors que le combat pour la justice sociale continue d’évoluer, l’œuvre de Dan Philip sert de rappel de l’importance de l’engagement, de la compassion envers les principes d’égalité et de respect pour Tous.
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