Adama Barrow, le Président gambien fraîchement élu, a pris la décision de changer le nom du plus petit pays de l’Afrique continentale. Désormais, l’état de deux millions d’habitants ne sera plus connu comme un état islamique.
C’est le dernier Président de l’ex-colonie britannique, Yahya Jammeh, qui a tout récemment perdu ses élections et momentanément refusé de quitter le pouvoir, qui avait pris la décision, en décembre 2015, de faire de son pays un état islamique : la République Islamique de la Gambie. Le but de cet exercice, selon M. Jammeh fort de 22 ans de règne, était de mieux refléter le caractère musulman des Gambiens qui à 95 % sont adepte de cette religion. Ce changement poursuivait aussi dans la lignée des choix de l’ex-Président de s’éloigner de son passé colonial.
Le nouveau Président Barrow, également musulman, ne voit pas les choses ainsi. Après un exil forcé au Sénégal voisin, d’où il revint le 26 janvier 2017 pour prendre le pouvoir, celui qui a vécu quelques années à Londres perçoit la Gambie comme une République et non une République Islamique puisque se retrouvent aussi parmi ses habitants des chrétiens et des animistes.
Malgré son titre d’islamiste, la Gambie n’est pas et n’a jamais été un état totalitaire. C’est le récent constat de l’ambassadeur d’Israël, Paul Hirschson lors d’une visite de trois jours dans l’état enclavé du 9 au 12 janvier 2017, alors que Yahya Jammeh tenait toujours les rênes du pays. « Ce n’est une société fondamentaliste, en aucun cas. Ils sont religieux et conservateurs, mais ils sont aussi ouverts, amicaux et accueillants. L’alcool est vendu librement, les touristes et les femmes en bikini se promènent {tranquillement}. Il y a de la musique dans les rues et tout le monde est parfaitement décontracté » a déclaré le diplomate israélien au Times of Israël.
A son retour en Gambie, lors de sa première conférence de presse samedi dans la capitale de Banjul, en plus d’accuser l’ex -chef d’État Yahya Jammeh d’avoir allégé les coffres du pays ouest-africain de onze millions de dollars avant son exil, Adama Barrow qui a remporté son élection par une courte majorité de 20.000 voix a demandé plus unité et une réconciliation dans le pays.
Concernant les médias, où Jammeh était considéré comme un prédateur de la liberté de presse par Reporters sans frontières, Barrow leurs dédie ces mots : « Les médias sont là pour éduquer les gens. Si vous les éduquez, vous leur donnez l’habilité de prendre des décisions indépendantes. Je pense que nous prendrons cette ligne et nous allons être très, très ami avec les médias. Parce qu’avec les médias, vous pouvez beaucoup apprendre. Les médias vous aident à améliorer vos lacunes.»
Après avoir confié avoir refusé des offres d’accueil du Maroc, Nigeria, Mauritanie, Yahya Jammeh qui prit le pouvoir par la force en 1994 a choisi, par la force des choses, de s’exiler en Guinée équatoriale. Il conserve cependant le droit de revenir en Gambie, ainsi que la propriété de ses biens.
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