Le Maroc autorisera l’avortement dans quelques cas bien précis. Le viol, l’inceste, des malformations fœtales graves et une grossesse mettant en danger la vie de la mère seront désormais de possibles candidats à une interruption de grossesse, d’après une nouvelle recommandation émise vendredi du Palais Royal.
Le Maroc arrive à cette conclusion suite à une audience royale du Roi Mohammed VI, au cours de laquelle le ministre de la Justice Mostafa Ramid et Ahmed Toufiq , ministres des Habous et des Affaires islamiques ainsi que Driss el-Yazami, le président du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), ont chacun donné leur aval.
Les écarts entre les partisans anti et pro avortement ont incité le roi à confier aux trois fonctionnaires la tenue de consultations à grande échelle et d’atteindre une opinion objective sur l’avortement. La question principale était de protéger l’intégrité des femmes tout en sauvegardant les préceptes de l’Islam et les principes de la société marocaine.
Au cours de l’audience royale, les deux ministres et le président du conseil ont soumis au roi les résultats de la vaste consultation de mars dernier que le Souverain leur avait demandé de mener avec toutes les parties concernées sur la question de l’avortement.
Ces diverses consultations ont révélé qu’une écrasante majorité de sujets se penche vers la criminalisation de l’avortement, sauf en cas de force majeure causée par des impacts négatifs sur la santé morale, physique et sociale de la mère, la famille et de l’enfant à naître.
Le Roi Mohammed VI a donné des instructions pour traduire les résultats de ces consultations par des dispositions juridiques qui seront incluses dans le Code pénal. Pour le reste, dans un pays de 34 millions d’habitants ou les relations extraconjugales sont encore illégales, les avortements seront encore punis par des peines variant d’un à cinq ans de prison pour quiconque pratique un avortement sur autrui, de 10 à 20 ans s’il y a décès de la patiente et jusqu’à 30 s’il y a récidive.
Comme la loi ne peut stopper complètement l’avortement illégal, le roi a également souligné la nécessité de sensibilisation, de prévention, et de transmission de connaissances scientifiques et d’éthique relative à l’avortement afin d’immuniser, selon le communiqué, la société contre ses causes.
Malgré la loi actuelle, l’avortement est très répandu au Maroc. 35 % des Marocaines âgées de 15 à 49 ans y ont eu recours au moins une fois et 13 % des cas de mortalité maternelle marocaine sont liés à l’avortement. Les organisations non gouvernementales estiment qu’entre 600-800 avortements se pratiquent quotidiennement dans l’illégalité.
Avoir un enfant hors mariage dans une société conservatrice comme le Maroc apporte le déshonneur sur la femme et sa famille entrainant ces mères à se tourner intuitivement vers l’avortement ou carrément l’abandon des leurs nourrissons.
La législation encadrant l’avortement n’est pas standardisée à travers les pays de la région. La procédure est légalement autorisée et, dans certains cas gratuitement, en Tunisie, en Turquie et à Bahreïn et fortement réprimée ailleurs. Dans la plupart des autres États de la région l’avortement est interdit, sauf dans le cas où la grossesse met en danger la vie de la mère ou si le fœtus présente de graves anomalies.
A lire aussi
A découvrir ... Actualités
Le Dernier Repas de Maryse Legagneur
Sous une musique de Jenny Saldago (Muzion), le film Le Dernier Repas de de Maryse Legagneur, nous trempe dans une …
Amazon Web Services choisit le quartier Saint-Michel et le Centre Lasallien
La fierté et la joie étaient palpable en ce lundi matin ensoleillé du 30 septembre 2024 quand une centaine de …
Regard sur Kanaval le dernier film d’Henri Pardo
Le film Kanaval d’Henri Pardo soumet les interrogations de Rico, qui expose un conflit identitaire entre le migrant …