L’Afrique du Sud interdira aux citoyens étrangers de posséder des terres et plus personne ne sera en mesure de détenir plus de 12 000 hectares, en vertu d’une nouvelle législation actuellement en préparation selon une proclamation du président Jacob Zuma samedi.
Le Président de la nation arc-en-ciel, Jacob Zuma à la tête de l’ANC, a d’abord exprimé ces mesures extraordinaires jeudi dans son discours à la nation annuel qui fut interrompu par des agitations au Parlement sud-africain. Interruption principalement causée par Julius Malema, leader du parti anticapitaliste et panafricaniste Economic Freedom Fighters (EFF), basé sur l’expropriation des terres et la nationalisation des mines sans compensation et également ancien président l’aile jeunesse de l’ANC, qui demandait sans cesse des comptes au président Zuma, dans une affaire de détournement de fonds.
Les détails sur le projet de loi dévoilée par M. Zuma, annonce que les individus et les entreprises étrangères seraient limités à des baux à long terme d’un maximum de 30 à 50 ans.
Si quelques Sud-Africains possédaient plus de 12 000 hectares, l’excédent serait passible d’une saisie par l’État. Ces prédispositions légales sont de nature à bouleverser la mainmise de la large majorité de propriétaires Blancs dans le secteur de l’agrobusiness.
« Si un individu seul détient au-delà de cette limite, le gouvernement achèterait les terres excédantes et le redistribuera, » précise Jacob Zuma dans un communiqué.
Par peur de tomber dans la voie de l’inconstitutionnalité, la loi ne sera pas appliquée rétroactivement, comparativement à la très controversée réforme agraire de son voisin zimbabwéen Robert Mugabe, qui destituait directement les Blancs de leurs terres. Par contre, la loi pourra être invoquée « si le terrain est réputé stratégique », a déclaré le bureau de M. Zuma.
La loi classera ces zones en catégories spécifiques telles que des terres écologiquement et sécuritairement sensibles, ou encore des terres historiques et à portées culturelles. Pour ces zones dites stratégiques, la propriété étrangère sera fortement découragée.
La terre reste une question très émotive en Afrique du Sud, où 300 ans de domination coloniale et le gouvernement de la minorité blanche ont laissé la grande majorité des terres agricoles dans les mains d’un petit groupe, essentiellement blanc, et de fait, minoritaire. Le gouvernement répond donc à la pression croissante de mettre plus de terres dans les mains de la majorité noire du pays.
«La terre est devenue l’un des facteurs les plus critiques dans la réalisation de réparation pour les torts du passé», a déclaré M. Zuma lors de l’élaboration du projet de loi samedi.
Depuis la fin de l’apartheid en 1994, le Congrès national africain (ANC) a tenté de rétablir l’équilibre grâce au programme ‘willing seller, willing buyer’ (vendeur décidé, acheteur décidé. Le vendeur étant le propriétaire et l’acheteur le gouvernement), mais n’a pas réussi à atteindre son objectif de transférer un tiers des terres agricoles aux Noirs.
Les Sud-Africains blancs, qui constituent une portion de dix pour cent de la population en Afrique du Sud, possèdent encore 80 pour cent des terres, 20 ans après la fin de l’apartheid.
Aujourd’hui, les étrangers possèdent actuellement de cinq à sept pour cent des terres en Afrique du Sud. Ils pourraient être invités à céder des terres qui sont considérées dans des zones « stratégiques ».
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