Jeudi 14 novembre 2024, la toute nouvelle série Unplugged de la Fondation du Gala Dynastie invitait des Montréalais au visionnement du plus récent film de la réalisatrice canadienne Maryse Legagneur: Le Dernier Repas.
Dans une petite salle haut perchée du quartier Ahunstic de Montréal qui affichait rapidement complet de curieux et curieuses, la projection du film d’une heure cinquante-et-une minutes fut suivi d’une discussion où les artisans du long métrage participaient fièrement, malgré l’absence de la réalisatrice, Maryse Legagneur.
Le Dernier Repas n’a pas déçu, loin de là. Ce drame historique, tout en gros plan, tourné entre le Québec et la République Dominicaine réussit à mettre le spectateur dans les souliers de Vanessa, interprétée par Marie-Evelyne Lessard, puis ceux du jeune Reynold incarné par Fabrice Yvanoff Sénat. C’est la grande réussite du film Le Dernier Repas, les acteurs y subliment leurs textes avec intensité. Mais quand même, il ne faudrait surtout pas sous-estimer le travail de direction de la réalisatrice-scénariste d’origine haïtienne Maryse Legagneur qui, en 1999, remporta la prestigieuse, dernière et ultime édition de la Course Destination Monde (une émission de télévision ou les participants parcourent seuls différentes régions du monde tout en réalisant de petits films) tout comme l’ont fait précédemment les réalisateurs Denis Villeneuve (Dune II, Dune, Blade Runner, Polytechnique) et Philippe Falardeau (Monsieur Lazhar).
Le Dernier Repas, soutenu par la musique de Jenny Saldago (Muzion), nous trempe dans une relation complexe entre un père en fin de vie, Reynold (Gilbert Laumort) et sa fille, Vanessa (Marie-Evelyne Lessard) puis nous mène très habilement, en Haiti, dans les abysses de l’ère Duvalier. Gilbert Laumort, y crève l’écran. Le repas est le ciment du long métrage cousu avec finesse.
Beaucoup de détails historiques, de témoignages recueillis par la réalisatrice Maryse Legagneur densifient le film, justifiant ainsi la douzaine d’années qu’a pris Le Dernier Repas a voir le jour. On y découvre, Fort Dimanche, un repère historique des macoutes, qui torturaient, exécutaient et inhumaient les ennemis avérés ou présumés du régime sous la dictature des Duvalier. Ici encore, c’est magistralement mené. Le duo du Colonel Pierre (Adrien Lacroix) qui envoie des soufflets à qui mieux mieux et Zoro (Jean Jean), prisonnier, captive. Sous un soleil de plomb, une quarantaine de figurants ont participés à rendre ces scènes crédibles nous expliquait, après le visionnement, Adrien Lacroix, visiblement ravi, et avec raison, de sa contribution au film.
Le Dernier Repas est aussi une histoire de fin de vie, « de transmission, de la relation qu’on a avec nos parents. « précisa Carla Beauvais, fondatrice du Gala Dynastie qui animait la discussion à la fin de la projection. Une discussion agrémenter d’une excellente soupe joumou, une première pour certains, une attention qui a tôt fait d’oublier la quarantaine de minutes de retard dû à un problème technique.
Tel un repas, Le Dernier Repas ouvre les discussions et chaque repas partagé avec un parent vieillissant devient comme un plat, un peu comme Vanessa, qu’on voudrait faire mijoter éternellement. Même les plus beaux festins ont une fin ; alors apprenez à savourer chaque bouchée de leur présence, chaque rire, et leurs silences, car tout est nourriture pour l’âme.
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