En ces temps de gratitudes et de réjouissances, le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) souhaite souligner de récentes donations qui bonifient sa collection encyclopédique et diversifient sa représentation artistique. Le MBAM poursuit, dans un esprit de vivre-ensemble et d’engagement interculturel, sa volonté de multiplier les voix et les points de vue qui s’expriment dans sa collection, en l’enrichissant d’œuvres contemporaines qui font écho au monde global.
La collection accueille ainsi une œuvre de Firelei Báez, artiste dominico-américaine basée à New York, qui fait ainsi son entrée dans une collection de musée canadien par la voie de notre institution; de Beau Dick, artiste et chef Kwakwaka’wakw de Colombie-Britannique; de Stanley Février, artiste multidisciplinaire canadien d’origine haïtienne; de Duane Linklater, artiste cri vivant à North Bay (Ontario); et de Manuel Mathieu, artiste d’origine haïtienne vivant à Montréal.
Sans titre (Terra Nova) de Firelei Báez
Née en 1981 en République dominicaine, Firelei Báez immigre avec sa famille aux États-Unis à l’âge de 8 ans. Dans ses créations, Báez explore les relations entre les expériences des populations issues de la diaspora, leur imaginaire traditionnel et l’histoire coloniale. Plusieurs de ses œuvres brouillent les frontières spatiales et temporelles par la surimpression de créatures colorées issues du folklore dominicain sur des documents historiques trouvés qu’elle se réapproprie. Elle y inscrit des figures mythiques, symboles de résistance, au cœur des représentations coloniales des territoires, comme le démontre la peinture Sans titre (Terra Nova) (2020) acquise par le MBAM.
Le Musée remercie chaleureusement les fonds qui ont permis l’acquisition de cette œuvre : Fête-champêtre W. Bruce C. Bailey, Douglas Bensadoun, Diana Billes et le Cercle Forces Femmes du MBAM.
Ghost [Spectre] de Beau Dick
Natif de Colombie-Britannique, Beau Dick (1955-2017) est l’un des sculpteurs les plus talentueux de sa génération. Il était aussi chef héréditaire de la nation Kwakwaka’wakw et militant politique, défendant des causes telles que la souveraineté autochtone et la protection de l’environnement. Il participait activement aux différentes cérémonies Kwakwaka’wakw et maîtrisait le langage et les usages des masques de danses cérémonielles. Le masque Ghost [Spectre] (2012) était utilisé pour représenter les disparus dans le monde des vivants lors des cérémonies hivernales. Il démontre toute la créativité de Beau Dick dans l’art de faire vivre la tradition sculpturale de sa nation. Le public peut voir cette œuvre dans l’exposition Riopelle : à la rencontre des territoires nordiques et des cultures autochtones.
Le Musée remercie chaleureusement W. Bruce C. Bailey pour le don de cette œuvre.
Yes, We Love You de Stanley Février
Né à Port-au-Prince en 1976, Stanley Février explore la critique institutionnelle, les enjeux identitaires, la violence et les inégalités. Ses œuvres sont politiques et engagées. Elles s’inspirent des enjeux de pouvoir découlant de la globalisation, en plus d’aborder des questions plus intimes, comme le rapport à soi et à l’autre. L’œuvre percutante Yes We Love You (2020) dénonce l’impunité dont jouit la violence institutionnalisée. Elle renvoie à la mort de l’Afro-américain George Floyd lors de son interpellation par le policier blanc Derek Chauvin, le 25 mai 2020, à Minneapolis, aux États-Unis. Ici, Février propose un autoportrait sculpté dans la position où Floyd a été maintenu lors de son arrestation.
Le Musée remercie chaleureusement An-Lap Vo-Dignard et Jennifer Nguyen qui ont permis l’acquisition de cette œuvre.
Un cadeau de Doreen de Duane Linklater
Né en 1976, en Ontario, Duane Linklater est un artiste cri de la nation Omaskêko Ininiwak. À travers sa démarche artistique, il explore les structures
physiques et théoriques du musée, en les confrontant aux conditions actuelles et historiques des peuples autochtones, et aux liens qui les unissent à leurs objets utilitaires et sacrés. Ses explorations convoquent plusieurs moyens d’expression, dont la sculpture, la photographie, le cinéma, la vidéo, l’installation, l’écriture et la performance. Ici, l’œuvre un cadeau de Doreen (2016-2019) est composée de la toile d’un tipi qui appartenait à Doreen, voisine de l’artiste. Un orage ayant détruit son tipi, Doreen avait demandé à Linklater de l’aider à récupérer la toile. Elle l’a ensuite généreusement offerte à l’artiste. Linklater expose ici cette offrande pour célébrer et symboliser un échange « sans intermédiaire » entre peuples autochtones. L’œuvre est la première de l’artiste à entrer dans la collection du MBAM. Le public peut l’admirer dans l’exposition Riopelle : à la rencontre des
territoires nordiques et des cultures autochtones.
Le Musée remercie chaleureusement le fonds commémoratif Louise Lalonde‐Lamarre qui a permis l’acquisition de cette œuvre.
The Redemption de Manuel Mathieu
L’artiste d’origine haïtienne Manuel Mathieu, né en 1986 et vivant à Montréal, tient présentement au MBAM son premier solo muséal en Amérique. Parfois abstraite, parfois figurative, la peinture de Mathieu est énergique, fluide, charnelle. On détecte dans son travail une posture conceptuelle où les idées et les enjeux sont codés à travers une diversité de signes. Ses œuvres explorent les thèmes de la violence historique et de l’effacement, ainsi que la physicalité de la culture visuelle haïtienne, de la nature et du symbolisme. Sa peinture The Redemption (2020) réfère à un abandon spirituel ressenti par la jeune femme peinte. Le public peut voir cette œuvre dans l’exposition Manuel Mathieu : Survivance.
Le MBAM remercie chaleureusement l’artiste pour le don de cette œuvre.
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